Le "biais cognitif de négativité" est (...) la tendance qu’a l’être humain à donner plus d’importance à une information négative qu’à une information neutre, voire positive, même si dans les faits ces informations sont d’une importance égale.
Le biais de négativité est le phénomène qui fait que les individus sont davantage marqués par les expériences négatives que par les positives, qu'ils prennent davantage en compte les informations négatives que les positives. En effet, ce sont les informations qui nous apportent un désagrément qui frappent l'attention et qui sont mémorisées le plus facilement. A l'inverse, nous avons tendance à oublier les bons souvenirs ou toutes les fois où les choses se sont bien déroulées et donc à ne pas les prendre en compte dans notre raisonnement. Un autre phénomène lié est que sentiment positif ou de bonheur diminue lorsque les expériences agréables ou positives s'accumulent et qu'on s'y habitue
L'effet de négativité « est renforcé lorsqu’un adverbe négatif est utilisé, par exemple si l’on dit "ne sont pas satisfaites" plutôt que "sont insatisfaites" (…). [Ainsi] la perception subjective d’une phrase négative [est] associée à un plus grand nombre de situations auxquelles elle peut s’appliquer" (…). [Les formulations négatives] laisse davantage de marge d’interprétation : il y a plus de façons dont une personne peut être insatisfaite que de façon dont elle peut être satisfaite. Ainsi, "un peu satisfaite" ou "plutôt satisfaite" est parfois attribué à la catégorie "pas satisfaite" (…).
Les chercheurs ne comprennent pas complètement pourquoi le biais cognitif de négativité est si prononcé. Cela pourrait être causé par l’évolution : face à un signal d’alarme, il vaut mieux se mettre à courir une fois de trop plutôt que de prendre le risque de rester sur place. Il se peut aussi que les déclarations affirmatives soient davantage perçues comme des tentatives de manipulation ».