La recherche-intervention " ’appuie sur l’idée qu’il n’est possible de comprendre vraiment le fonctionnement d’une entreprise qu’en y pénétrant, en y intervenant et, par conséquent, en la modifiant". Le changement organisationnel (et son évaluation) n’est possible que s'il s’accompagne d’une certaine forme d’interaction, qui constitue le cœur de la méthode de recherche-intervention.
" les méthodologies de construction des faits scientifiques peuvent se réduire à trois postures, celle du laboratoire, celle du terrain et celle de la recherche-intervention. (...)" L’interaction suppose par essence que les chercheurs entrent en dialogue avec les acteurs et discutent de leur vision de la situation et de leurs projets, qui, de façon variable mais systématique, se trouvent modifiés par cette rencontre.
Dans le domaine de la gestion plus particulièrement, cette interaction peut se faire et doit se faire à nos yeux autour des outils et dispositifs. Il ne s’agit donc pas, d’emblée, de modifier par exemple la culture en place mais d’accompagner une organisation qui s’est donnée pour but de changer en travaillant avec elle sur les règles et instruments concrets qu’elle compte développer. Cette posture permet, en effet, de recueillir beaucoup plus d’informations sur la réalité du changement que des entretiens (qui restent évidemment nécessaires). C’est par les réactions des acteurs à la mise en scène d’un scénario instrumental concret que le chercheur intervenant peut saisir les leviers d’une action collective renouvelée ou au contraire les obstacles susceptibles de s’y opposer. C’est ainsi, dans une sorte de boucle de retour, que sont repérés les instruments de gestion mis en place, «déjà là», éventuellement discordants par rapport à ceux que l’on souhaite implanter, mais aussi les pratiques indigènes, non régulées au sommet, par les-
quelles l’action organisée se structure (Reynaud, 1998)".
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